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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 20:36

Officiellement, l'est de la République Démocratique du Congo n'est pas un pays en guerre et pourtant il se voit confronté a un conflit armé quasi ininterrompu depuis 1998. Lors des guérillas, les violences sexuelles se sont ajoutées aux nombreux drames dont souffre la population. Ces violences sont omniprésentes et d'une ampleur sans précédent dans quelconque conflit. Aujourd'hui, le viol massif apparaît comme une nouvelle arme de guerre.

« L'acte est organisé et programmé dans le but de détruire non seulement la victime individuellement mais également les communautés. Le viol renverse les liens sociaux et familiaux. Dispersant les individus, il perturbe l'organisation même de la société. » (Observatoire international de l'usage du viol comme tactique de guerre, fondé par Caritas en 2005)

 

En réponse à cette réalité, Médecins Sans Frontière a décidé d'en soigner les victimes. MSF a reçu, en consultation, plus de 4000 personnes ayant subies des violences sexuelles, rien que dans la région du Nord Kivu, en 2009. 20% de ces dernières étaient des mineurs.

Cette ONG leur offre une prise en charge relativement brève. Effectivement, les psychologues estiment que des personnes qui vivaient normalement avant de subir des violences, peuvent se remettre des troubles psychiques avec une prise en charge qui ne dépasse pas une durée de 3 mois.

Les victimes sont donc accueillies par des équipes d’infirmières consultantes. Leur travail est de  déterminer les faits, d'évaluer leur état physique et psychologique et de leur apporter une aide sociale, afin de réduire les risques de récidive.

Le soutien psychologique, apporté par les consultantes, s’appuie principalement sur l’écoute sans jugement. Elles adoptent une attitude douce, attentive et bienveillante, font preuve de disponibilité et use de paroles rassurantes.

Suite à ce premier entretien, les infirmières réfèrent, aux psychologues, les personnes qui entrent dans des critères de gravité prédéfinis.

La prise en charge psychologique nécessite au moins 3 consultations. Elles permettent de diminuer l'impact de la violence, de rassurer et d'aider la victime à repérer s'il y a dans son entourage une personne de confiance qui peut l'écouter. Mais compte tenu de la phase de latence spécifique à l’éclosion des troubles post-traumatiques, il est proposé une consultation supplémentaire un mois plus tard.

Pour les patientes qui présentent des troubles psychiques plus important, il leur est proposé des consultations jusqu’à la diminution des symptômes et à l’apparition d’un mieux-être durable.

Parallèlement à ces consultations, les patients bénéficient de consultations médicales.

 

Malheureusement, en dehors de MSF peu d'acteurs sont investis dans la prise en charge des victimes de violences sexuelles.

Pour cause, la plupart de ces violences ont lieu dans les milieux reculés, où régissent les bandes armées, mobiles et cachées. La sécurité des intervenants est alors compromise et beaucoup de structures ne souhaitent pas faire courir de risques à leurs employés.

Cette activité implique également de lourdes responsabilités professionnelles, humaines et sociales. Les infirmières sont confrontées à des victimes qui dénoncent un crime et donnent parfois le nom de l'agresseur présumé. Il peut s'agir de policiers, de militaires ou même de civils socialement importants.

Les lieux d'agressions sont aussi quasiment inaccessibles, par manque de route.

A cela s'ajoute que dans le contexte du Nord Kivu, il est difficile de mener une psychothérapie suivie.

« Préciser la date d’un rendez-vous est déjà chose difficile ! Et il faut bien comprendre que si un patient trouve mieux à faire pour sa survie ou ses relations sociales et familiales, il lui sera bien difficile de donner la priorité au respect d’un rendez-vous de psychothérapie ! » (Pierre-Alexi DEMAY, psychologue coordinateur chez MSF.)

La plupart des victimes ne connaissent pas la psychologie. Elle n'existe pas dans la culture populaire, au contraire des pays occidentaux. La culture locale et la violence présente en RDC, ne facilitent pas l’expression verbale et émotionnelle. Les femmes en particulier depuis leur enfance ont appris à endurer beaucoup et à souffrir physiquement et moralement. Elles n’ont pas l’habitude de penser à elles et de s’écouter quand elles souffrent.

De plus, en RDC, il est honteux pour une femme d'avoir été abusée. Les femmes violées seront déniées par leur mari, leur famille, tout leur milieu social.

« Depuis que j'ai été violée en aout 2002, je vis dans la peur. Mon mari m'a abandonnée avec mes huit enfants, et deux d'entre eux sont morts de faim depuis. J'ai perdu beaucoup de poids. Je souffre d'insomnies et je n'ai plus la force de m'occuper de mes enfants. Mon mari dit que si je guéris, il me reprendra peut être, mais il a déjà peut être trouvé une autre femme maintenant » (une femme violée)

Ce travail demande donc beaucoup de douceur, de calme et de tact et beaucoup de mots posés par les psychologues pour gagner leur confiance et les inviter à s’exprimer.

Il s'agit, pour beaucoup, d'un travail d’écoute et d’observation des moindres détails afin de comprendre ce que vit, pense et ressent la patiente.

Parler de l’agression ne peut pas toujours se faire à la première séance. Souvent les difficultés économiques et sociales sont mises en avant et il faut savoir les écouter. Ainsi, la thérapie doit prendre en compte les implications sociales, économiques et culturelles. En cela c’est une psychologie clinique et sociale. Le travail psychothérapeutique de pensée et d’expression va permettre une récupération des capacités de vivre normalement, d’avoir de nouveau un minimum confiance en d’autres hommes, de faire des projets, de créer, d’avoir suffisamment de plaisir à exister et une bonne estime de soi.

Mais la blessure psychique profonde ne s’efface pas, elle laisse des traces et une cicatrice qui, chez certaines femmes, pourra être de nouveau douloureuse en d’autres occasions. Au moins auront-elles eu l’expérience du bienfait de parler et d’être écoutées, et peut-être sauront-elles alors trouver à qui se confier.

« C'est la première fois que je raconte mon histoire à cause de la honte et du déshonneur que je ressens en moi. Au moment de l'évènement, j'habitais un campement dans la brousse, pour me cacher et pour échapper à la guerre. Un jour, je suis partie récolter un peu à manger dans les champs. J'étais en train de travailler la terre quand j'ai entendu quelqu'un crier. Des hommes armés sont alors apparus devant moi. J'ai essayé de fuir, mais un des hommes m'a attrapée par la main et jetée à terre. Il m'a menacée de me tuer si je bougeais. Il m'a ôté les vêtements que je portais et a commencé à me frapper. Ensuite, il m'a violée. Il a introduit ses doigts dans mon corps et m'a dit que s'il avait une machette il me couperais. Je n'ai pas arrêté de pleurer et j'étais horrifiée d'être forcée de faire une chose pareille à mon âge. J'ai attendu la nuit pour rentrer chez moi, en cachant ma nudité dans le noir. Comme je suis vielle, j'ai eu très mal au vagin et au pelvis. Mais surtout, je suis en colère et je pleure chaque fois que je revis l'évènement dans ma tête »

(Femme de 70 ans violée en janvier 2002)

 

Pour visualiser les photos de l'action de MSF au Nord kivu, cliquer sur le lien suivant

 

http://laetitialegrand.over-blog.com/album-1798958.html

 

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6 juin 2010 7 06 /06 /juin /2010 14:46

La Polynésie française, située dans le sud de l'océan pacifique, est un ensemble de 5 archipels français, composés de 118 îles dont 67 habitées : l'archipel de la société avec les îles du Vent et les îles Sous-le-Vent, l'archipel des Tuamotu, l'archipel des Gambier, l'archipel des Australes et l'archipel des Marquises.

 

L'archipel de la Société, les îles mythiques

L’archipel de la Société est un ensemble d’îles hautes tropicales ceinturées de lagons, dont la principale est Tahiti, la plus grande des îles polynésiennes. Cet archipel compte, en outre, Moorea, Huahine, Raiatea et Tahaa, la célèbre Bora Bora et Maupiti.

 

Tahiti, une île à part entière

Deux volcans posés sur une mer d’émeraude donnèrent naissance au mythe du paradis, aujourd’hui indissociable de la plus grande des îles polynésiennes (1042 km²) : Montagnes escarpées nimbées de nuages et vallées profondes, fougères luxuriantes, rivières aux eaux vivifiantes et plages de sable noir se trouvent sur cette « île d’amour » aux reliefs quasi inviolés.

 

Moorea, l'île magique

De magnifiques jardins endémiques, un environnement naturel préservé et un mode de vie conciliant modernisme et tradition, un village polynésien pour découvrir la Polynésie d’autrefois.

 

Tetiaroa, l'île aux oiseaux

Ravissante couronne d'ilots coralliens refermés sur l'"éblouissement immobile" d'un lagon cristallin, Tetiaroa était le séjour de prédilection de la famille royale de Tahiti, qui y donnaient d'interminables fêtes et festins. Lors du tournage des Révoltés de la Bounty, Marlon Brando tombé sous le charme, acheta l'atoll. Une douzaine de motu, qui ne sont en fait que d'immenses plages de sable blanc, ombrées de cocotiers, et du feuillage si fin des Aito, sont réparties sur le pourtour du récif en anneau fermé.

 

Raiatea, l’île sacrée

Raiatea, berceau de la Polynésie recèle des trésors archéologiques (marae) témoins d’une histoire et d’une culture riches et encore bien présentes. On y trouve des baies profondes et multiples, un environnement préservé et spectaculaire (cratères, cascades), des conditions de navigation optimales, une rivière navigable (Faaroa), une nature généreuse propice à la culture de la vanille et abritant une plante unique au monde : l’étrange Tiare « Apetahi »

 

Tahaa, l’île Vanille

Enceinte dans le même lagon que Raiatea, Tahaa de part son relatif isolement a su préserver le charme et l’authenticité de la Polynésie d’antan. Il s'agit d'une île sauvage à la végétation luxuriante, posée sur un lagon d’émeraude, cerclée de motus paradisiaques. Un véritable aquarium géant, où l'on peut observer murènes, requins gris, napoléons, bancs de bécunes et carangues ainsi que jardins de corail enchanteurs. 80% des récoltes de vanille de Polynésie étant produites à Tahaa, on y visite des vanilleraies en écoutant l'explication du processus de maturation de la vanille. On y découvre aussi la perle dans son environnement authentique, lors de visites guidées au sein d’une ferme perlière familiale.

 

Pour visualiser les photos cliquer sur le lien suivant :

8.Tahiti et ses iles 8.Tahiti et ses iles

 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 20:21

Le Carnaval de Paris passe l'épreuve de la Grande Guerre : dès mars 1919, le cortège de la Mi-Carême défile à nouveau. Les ennemis du Carnaval parviennent cependant à faire interdire l'usage des confettis sous de fallacieux prétextes d'hygiène et économie. Les confettis propageraient des maladies et les ramasser coûterait trop cher. Comme ils continuent à être autorisés et largement utilisés ailleurs, par exemple au Carnaval de Nantes, un journaliste de l'époque fait malicieusement remarquer que les confettis ne rendent malades qu'à Paris. En fait les interdictions du Carnaval se doublent toujours de prétextes divers. On empêche la fête pour des raisons de morale, hygiène, économies, manque d'argent, lutte contre le bruit, nécessité de ne pas troubler la circulation automobile, etc. Ce genre de discours justificateurs apparaît dès le XVIe siècle. Par exemple on interdit les masques en raison des désordres que leur vente pourrait occasionner.

Pourtant, durant des siècles, le Carnaval de Paris est l'un des plus importants du monde. Succédant à la Fête des Fous c'est est une très grande fête dès le XVIe siècle.

Oublié durant 45 ans sa renaissance est initiée par Basile Pachkoff en 1993. Il reprend alors la tradition carnavalesque parisienne par la date de son défilé, le dimanche Gras, son parcours qui traverse Paris de la place Gambetta à l'Hôtel de Ville. La présence d'une vache en tête de cortège évoque la Promenade du Bœuf-Gras, l'autre nom historique du Carnaval de Paris.

Aujourd'hui nous pouvons parler de déambulation festive, performance collective, parade musicale...

Le Carnaval de Paris est un événement festif et convivial qui connaît un succès grandissant. C'est un carnaval populaire qui fédère autour de lui habitants, acteurs locaux, artistes de rue, plasticiens et musiciens.

C'est maintenant l'association MACAQ (Mouvement d'Animation Culturelle et Artistique de Quartier) qui gère son organisation.

En 2010, le Carnaval ayant lieu le même jour que la fête des amoureux, le thème était les couples improbables.


Pour visualiser les photos cliquer sur le lien suivant :


7.Carnaval-de-Paris 7.Carnaval-de-Paris


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14 mai 2010 5 14 /05 /mai /2010 18:11

 

La Marquise est un hôtel particulier du XVIIème, classé monument historique, vide depuis 1963 et occupé depuis octobre 2009 par le collectif Jeudi Noir. Par cette réquisition citoyenne, le collectif entend tirer la sonnette d'alarme sur la crise du logement en France, qui touche dix millions de personnes alors que tant de bâtiments sont vides. Outre les logements qui permettent de loger 33 étudiants et jeunes actifs précaires, le bâtiment dispose de grands espaces dédiés spécifiquement aux activités culturelles. Tous les jours, La Marquise met ainsi quatre salles à la disposition de nombreuses troupes pour des répétitions de théâtre, danse et musique.
De nombreux événements sont organisés ponctuellement :
  • MarquisArt propose chaque mois des parcours guidés à l’intérieur du bâtiment avec à chaque nouvel espace, une performance artistique. L'objectif est de rendre accessible la beauté du lieu et de mettre en valeur la manière dont des artistes appartenant à des horizons divers interprètent cet espace à travers leurs créations. La dernière édition avait accueilli une vingtaine de performances tout au long de la journée.
  • Depuis maintenant six mois et dans le cadre du Cinégraine, un film ou un documentaire est diffusé tous les lundi soir, suivi d'un débat. De nombreux thèmes ont été abordé à travers différents cycles : le logement, l'éducation, la décolonisation, les droits de la femme et même la science-fiction.
  • En attendant d'être relogé par la mairie du XIIIème arrondissement, l'association Le Barbizon organise tous les mois des projections de films ou de documentaire à la Marquise.
  • Dans le cadre du Festival des résistances et des alternatives de Paris (FRAP), la Marquise accueille le 13 mai 2010 la journée Sextaz, avec deux débats sur le thème de la sexualité, deux concerts (du violoncelle au punk) et une pièce de théâtre.
  • Les 29 et 30 mai 2010, l'association La Mare aux Diables organise Ludicité, le 4ème festival indépendant du jeu.
  • Toutes les deux semaines, des portes ouvertes sont organisées avec des concerts, comme celui de La Compagnie Jolie Môme, des pièces de théâtre et des expositions de peintures, sculptures et photographies.

Pour mener à bien toutes ces activités les habitants s'évertuent à perpétuellement réparer, astiquer, choyer tous ses espaces.


L'occupation de la Marquise est soutenu, entre autres, par le Conseil de Paris, le Président du Conseil Régional Jean-Paul Huchon, La Conseillère régionale Cécile Duflot, la Députée de la première circonscription de Paris Martine Billard, le Député Étienne Pinte et l'ancien Ministre de la culture Jack Lang.


Pour visualiser les photos cliquer sur le lien suivant :

2.La marquise au quotidien 2.La marquise au quotidien

 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 00:29
 

Le 6 janvier 2010, les habitants du squat dénommé « La Marquise », ainsi que certains membres du collectif Jeudi Noir, sont assignés à comparaitre devant le tribunal d'instance du V arrondissement de Paris.

La propriétaire des lieux aurait aimé que « les choses ne se passent pas devant un tribunal ».

Mais elle est placée sous la tutelle complète de l'état depuis le 2 octobre 2009.

C'est donc sa tutrice qui réclame 115 000 euros par mois d'occupation ainsi que l'expulsion des étudiants et jeunes précaires qui vivent dans le bâtiment.

Pour voir les photos cliquez sur le lien suivant  :

Procès de la place des Vosges Procès de la place des Vosges

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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 22:36
 

Le 6 janvier 2010, Etienne Pinte, député de Versailles, membre de l'UMP, rend visite aux habitants de la « Marquise », afin de leurs apporter son soutien.

Ce même jour, les membres du collectif Jeudi Noir, comparaissaient devant la justice, pour l'occupation, depuis deux mois, d'un bâtiment classé historique, situé place de Vosges.

 

Pour voir les photos, cliquez sur le lien suivant :

Visite d'Etienne Pinte, place de Vosges Visite d'Etienne Pinte, place de Vosges

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 17:33

Fin des vacances, du congé maternité, paternité ou parental. Dans tous les cas, il va falloir choisir comment faire garder ses chérubins. Un vrai parcours du combattant. Quelle solution favoriser entre crèche collective, familiale, parentale ou d’entreprise ? Vaut-il mieux les faire garder à son domicile ou à celui d’une tierce personne ? Avantages, inconvénients, coût, autant de questions préoccupent beaucoup de parents en cette période de rentrée scolaire.

Nous vous proposons de vous présenter rapidement les différents modes de garde d’enfants qui sont à votre disposition. Nous vous donnons, ainsi, des pistes pour mettre en place la solution qui convient le plus à vos attentes.

 

La crèche collective

Les enfants y sont accueillis de 3 mois à 3 ans. Un médecin est affecté à la crèche et la directrice est titulaire d’un diplôme d’état de puéricultrice. Un(e) auxiliaire de puériculture s’occupe de 5 à 8 enfants (selon qu’ils marchent ou non). L’avantage de la crèche collective est que l’enfant est en contact avec d’autres petits, ce qui favorise sa socialisation. Les activités proposées sont nombreuses, variées, adaptées et l’équipe a souvent un projet pédagogique. Par contre, les horaires sont très rigides. L’obligation de faire venir ou de payer un nombre de jours minimum, peut également être un inconvénient si les parents ne travaillent qu’à temps partiel. De plus, les crèches n’acceptent pas les enfants malades, ni les traitements médicaux. Pour le coût, il est en fonction des revenus des parents. Le tarif peut varier entre 5 à 30 euros par jour. Il n’y a pas d’aides de la caisse d’allocation familiales, par contre 25% des sommes versées peuvent être déduites des impôts.

 

La crèche familiale


Les enfants y sont accueillis de 2 mois et demi à 3 ans. Comme pour les crèches collectives, les crèches familiales sont dirigées par une puéricultrice diplômée d’Etat. L’enfant est accueilli la majeure partie du temps chez une assistante maternelle et, une ou deux fois par semaine, la crèche prend le relais pour des activités d’éveil avec d’autres enfants. Ce mode de garde est idéal la première année, car il permet au tout-petit de vivre dans une ambiance plus « cocon » et d’être sensibilisé doucement à la socialisation. De plus, l’enfant a moins de risques d’être malade et en cas de rhume, il sera accueilli chez l’assistante maternelle. Les horaires sont en général, beaucoup plus souples que dans les crèches collectives. Le principal inconvénient serait de ne pas s’entendre avec l’assistante maternelle, dans la mesure où elle est choisie par la directrice. Le tarif dépend des revenus des parents et du nombre d’enfants à charge. Avec un seul enfant à charge, l’heure de garde représentera 0,05% du revenu net fiscal annuel, 0,04% avec deux enfants, 0,03% avec trois enfants et 0,02% avec quatre enfants.

 

La crèche parentale


Les enfants y sont, généralement, accueillis de 2 mois et demi à 3 ans. La crèche parentale fonctionne sur le même principe que la crèche collective sauf qu’elle est autogérée par les parents. Ces derniers mettent en place le projet administratif et définissent le projet pédagogique. Ils participent, bénévolement à la garde des enfants, aidés par des puéricultrices. Ce qui rend le système un peu plus souple que les crèches collectives. De plus l’enfant aura la chance de voir un peu plus ses parents. La crèche parentale n’accueillant pas beaucoup d’enfants, la découverte de la vie en collectivité se fait dans une structure plus intime. Par contre, les parents doivent consacrer une demi-journée voir une journée par semaine à la garde des enfants. De plus, il n’est pas toujours évident de garder son enfant en même temps que d’autres enfants. Le système de calcul pour le tarif est identique à celui de la crèche familiale.

 

La crèche d’entreprise


Les enfants y sont, généralement, accueillis de 2 mois et demi à 4 ans. Jusqu’à 40 enfants, la crèche est sous la responsabilité d’une éducatrice de jeunes enfants diplômée d’Etat, au-delà c’est une puéricultrice également diplômée d’Etat ou un médecin qui en assume la direction. La limite d’âge étant supérieure aux autres établissements, les éventuels problèmes de garde entre la sortie de la crèche et l’entrée à l’école maternelle sont limités. De plus, les horaires présentent l’avantage de se calquer sur ceux des salariés, ce qui apporte une vraie tranquillité d’esprit et une meilleure qualité de travail. Aussi, la proximité du lieu de garde avec le lieu de travail des parents, permet à ces derniers de pouvoir voir leurs enfants lors des pauses déjeuné. Ils peuvent également se rendre sur place très rapidement en cas de problème. Le tarif est calculé en fonction des revenus, du nombre d’enfants à charge et du nombre d’heures de garde. Pour un enfant à charge, la participation est de 0,06% du revenu mensuel net fiscal, pour deux enfants de 0,05%, pour trois enfants de 0,04% et pour quatre enfants de 0,03%.

 

L’assistant(e) maternel(le)


Elle/Il est agréé(e) pour garder, à son domicile, 1 à 3 enfants âgés de 2 mois et demi à 6 ans. Elle/Il a reçu une formation de 60h pour pouvoir obtenir un agrément, valable 5 ans (renouvelable). Le nombre de jours de garde ainsi que les horaires de présence de l’enfant sont négociables. Même s’il est malade, en dehors des maladies infantiles, et avec fièvre raisonnable, il sera gardé. Ce système est donc plus souple que celui des structures collectives. De plus, les parents peuvent demander de respecter leurs choix éducatifs. L’environnement familial et personnalisé recréé autour de l’enfant lui permet de vivre ses journées comme à la maison. Ainsi, de tous les modes de garde, en dehors du domicile, c’est celui qui correspond le mieux aux besoins des plus petits. La présence d’autres compagnons de jeu est également un élément positif car il permet à l’enfant de doucement développer sa socialisation. En revanche, les activités d’éveil sont plus limitées qu’à la crèche. Par ailleurs, les parents étant employeurs, ils doivent remplir plusieurs démarches administratives telles que l’établissement d’un contrat de travail. En outre, si l’assistant(e) maternel(le) est malade, il faudra trouver un(e) remplaçant(e). Le prix, de 34,15€ correspond à une journée de 10h de présence, au-delà, elle/il peut demander un supplément horaire. A ce salaire s’ajoute des indemnités journalières qui varient de 1,52€ à 7,50€. Les cotisations sociales sont prises en charge par la caisse d’allocation familiale et 25% des sommes engagées sont déductibles des impôts. Seuls les jours de garde effectifs sont à payer.

 

La halte-garderie

Les enfants y sont accueillis de 3 mois à 6 ans. L’équipe est constituée d’un(e) directeur/trice, un(e) éducateur/rice de jeunes enfants, assisté(e)s par des auxiliaires puériculteurs/trices. Elle accueille les enfants uniquement à temps partiel, en général pas plus de deux jours et demi par semaine, ou de façon occasionnelle, un après-midi ou une matinée. C’est donc le mode idéal pour permettre aux parents de se libérer quelques heures, tout en favorisant l’éveil de l’enfant et son apprentissage de la vie en collectivité. Par contre, les horaires risquent d’être justes si les parents travaillent à temps partiel. De plus, les repas ne sont pas toujours assurés, les parents doivent alors le fournir. Les prix sont calculés soit à l’heure, à la demi-journée ou à la journée et varient de 1 à 5 euros, en fonction des revenus des parents. Il est possible de déduire 25% des sommes engagées des impôts.

 

Le jardin d’enfants

Il existe deux sortes de jardins d’enfants, les municipaux et ceux qui dépendent de l’office public des habitations à loyer modéré. Dans ces deux structures, la qualité d’accueil et les moyens mis en œuvre sont équivalents à ceux des crèches : personnel permanent, suivi médical, groupe restreint d’enfants, activités variées. Des facteurs qui préparent les enfants à la vie collective. La direction est assurée par une puéricultrice ou une éducatrice de jeunes enfants, diplômée d’Etat. Les jardins d’enfants municipaux accueillent les petits ayant entre 2 et 4 ans et dont les deux parents travaillent. Ceux de l'OPHLM prennent les enfants de 2 ans à 6 ans et demi. Les locataires de l'OPHLM y sont prioritaires. Le tarif se calcule en fonction des revenus, du nombre d’heures de garde et du nombre d’enfants à charge. Pour un enfant à charge, la participation est de 0,06% du revenu annuel net fiscal, pour deux enfants de 0,05%, et pour trois enfants de 0,04%. Il est possible de déduire 25% des sommes engagées des impôts.

 

L’employé(e) familial(e)

Il est possible de l’employer pour s’occuper des enfants ainsi que de certaines tâches domestiques. La loi permet de l’engager 48h par semaine. Toutefois, ces heures se décomposent entre le travail avec les enfants, les tâches ménagères et les heures de « travail responsable ». Les temps de sieste, par exemple, sont des heures de « travail responsable ». Moins de stress pour les horaires à respecter, le linge à laver, la maison à ranger, les refus de garde en cas de maladie…L’enfant garde ses repères et n’a pas à aller à la garderie après une longue journée d’école. En revanche, il n’aura pas beaucoup de contacts avec d’autres enfants. De plus, ce mode de garde est très onéreux. La loi impose de respecter le salaire minimum horaire brut. Il est toutefois possible d’obtenir des allocations familiales calculées en fonction de l’âge des enfants et du revenu annuel net fiscal des parents.

 

La garde partagée

L’enfant est gardé par un(e) employé(e) familial(e). Il est obligatoirement gardé en alternance au sein des résidences des deux familles. Une agence de garde d’enfants à domicile peut mettre en relation des familles. Les avantages sont les mêmes qu’avec une nounou personnelle. À cela, s’ajoute la présence d’un ou plusieurs autres enfants qui favorisera sa socialisation. De plus, les frais sont divisés par deux. Par contre, le fait de changer trop souvent de lieux et de repères ne convient pas à tous les petits. Il est également parfois difficile d’accepter certaines différences dans le mode de vie des autres. Le salaire minimum horaire brut doit être respecté. Les parents ne payeront, chacun, que les heures durant lesquels leur enfant aura été gardé. Chaque famille peut prétendre à une aide fiscale ainsi qu’à des allocations. Leurs montants sont calculés en fonction du revenu annuel net fiscal et du nombre d’enfants à charge. Les frais réels sont déductibles à 50% des impôts.

 

La/le jeune fille/homme au pair

Il s’agit d’un(e) étudiant(e) âgé(e) de 18 à 30 ans. Il/elle ne garde l’enfant pas plus de 30 heures par semaine et pas plus de 5 heures par jour. Il/elle a droit à un jour de repos tous les sept jours, dont obligatoirement un dimanche par mois et une semaine de vacances tous les six mois. Il/elle doit être recruté(e) pour une période minimale de trois mois et maximale d’un an, renouvelable six mois. Pour s’en séparer un préavis de deux semaines est obligatoire. Si la/le jeune fille/homme est étranger(e), l’ouverture sur une autre culture peut être très enrichissante pour l’enfant. De plus, les parents n’ont plus à se stresser sur les horaires du soir. En échange des heures de garde accomplies, seront fournis le logement, la nourriture et de l’argent de poche. Le montant de ce dernier doit être, au minimum de 233,25 euros, par semaine. Les cotisations sociales s’élèvent à 480 euros par trimestre. Par contre, il n’est pas possible de bénéficier d’aides financières ou de crédit d’impôt.

 

Le/la baby-sitter

Les parents font appel à un(e) baby-sitter soit de façon ponctuelle pour sortir un soir, soit de façon régulière pour aller chercher leur enfant à la crèche, à l’école ou encore le garder le mercredi. En garde occasionnelle, il/elle permet au couple de se préserver des moments de vie à deux. En garde régulière, pour la fin d’après-midi, il/elle évite le stress des retours bousculés à la maison. En ce qui concerne le tarif, le salaire minimum horaire brut doit être respecté. Il est possible d’utiliser les chèques emploi-service ou les titres emploi-service. Ils donnent droit à une réduction d’impôt de 50% du montant des heures effectuées.

 

 

 

 

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 13:43

Elles sont anti-pub, anti-nucléaires, anti-OGM, anti-militarisme… De tous âges, elles sont passionnées et révoltées, de milieux et de cultures différents. Elles ne se retrouvent plus dans les formes classiques de mobilisation. Ainsi, chaque fois qu’elles l’estiment juste, elles mènent des actions directes et non violentes, à visage découvert, pour exprimer leur désaccord.

 

 


Isabelle, 70 ans, retraitée et mère de deux fils : « Pour moi la dérision est une arme très intéressante »

 

Qu’est ce qui vous a mené à participer à des actions de désobéissance civile ?

Depuis mes 18 ans, j’ai toujours été très attirée par la non violence. Mais il était très difficile d’être militante lorsque j’avais un emploi. Cela demande beaucoup de temps d’être activiste. J’étais éducatrice spécialisée. Je travaillais dans le placement familial. Dans cette structure on employait beaucoup de femmes maghrébines. C’était une façon de les aider à s’intégrer dans le système français car il leur était difficile de trouver un emploi. C’était doublement riche car nous avions ainsi une ouverture sur leur culture à elles.

Je suis à ATTAC depuis 1998, date de sa création. Je fais beaucoup de théâtre de rue avec eux. Mais je trouve que cette organisation ne touche qu’une frange limitée de la population. Leur discours est trop complexe pour être accessible à tous. Pour moi, la désobéissance civile, c’est tout à fait l’inverse. Depuis que je suis à la retraite, j’ai plus de temps et participe plus à des actions directes non violentes car je les trouve beaucoup plus intuitives et vivantes.

 

Racontez-nous l’une des actions à laquelle vous avez participé…

Avec des activistes d’ATTAC, nous collions des tracts sur les pancartes publicitaires, dans le métro. Au fur et à mesure du temps, je me suis retrouvée seule à coller les tracts. Un jour, les policiers sont arrivés. Agée de 70 ans, je ne me sentais pas de courir afin d’échapper aux forces de l’ordre, je n’avais pas envie de me faire mal. Ils m’ont alors arrêtée. Avec l’un des policiers, nous avons engagé une discussion sur mes agissements. Quand on s’est quitté, il m’a demandé un tract, en souvenir.

Aujourd’hui, je préfère effectuer des actions avec des collectifs tels que « sortir du nucléaire », la « Brigade Activiste des Clowns » … Ils sont plus au fait des limites de leurs droits. Ils agissent avec plus de prudence.

 

Comment choisissez-vous les actions auxquelles vous participez ?

Je me sens concernée par beaucoup de causes : la justice, les histoires d’identité, les sans-papier… Par contre, je manifeste rarement pour le féminisme car je ne me retrouve pas dans leurs valeurs. Je suis plus attirée par la Brigade Activistes des Clowns qui est dans l’extrême non violence. Ils ne se confrontent ainsi pas physiquement avec les CRS.

Je cible les actions auxquelles je participe pour ne pas me disperser ni perdre ma motivation.

 

 

 

L’agression publicitaire lui a fait passer le cap

 

Etudiante en licence administration économique et sociale, cette jeune fille de 20 ans est aujourd’hui agacée par la publicité. Elle estime que « l’agression publicitaire est abusive ».

Son combat, contre l’injustice, elle a commencé à le mener il y a un an, en étant membre de l’association Icare. Dans cette organisation, elle agit, de manière globale, en matière environnementale, sociale et de solidarité internationale. Certains de ses membres mènent, en parallèle, des actions de désobéissance civile. C’est ainsi que Gaëlle a connu ce mouvement. L’idée murie dans sa tête. Aujourd’hui, elle s’intéresse plus particulièrement aux actions anti-publicitaires. « Je pense qu’il y a trop de publicités. Je veux agir contre ce phénomène. » Elle souhaiterait une publicité véritablement informative, démocratique d’accès, centrée sur toutes les activités humaines et non imposée au public. Elle souhaite agir de manière forte. Gaëlle décide alors d’intégrer le collectif des déboulonneurs. Sure de ses convictions, elle les rejoint en mars, pour sa première action en tant que désobéissante. Le rendez-vous était donné à la sortie d’un métro parisien. L’objectif de cette rencontre : dégrader en public, de manière assumée et non-violente les panneaux publicitaires par barbouillage, c'est-à-dire par inscription à la peinture. « Les journalistes étaient là, nous avons ainsi pu exprimer notre point de vue et nos revendications auprès d’un large public. » Après quelques barbouillages, les forces de l’ordre sont arrivées. Elles ont arrêté quelques désobéissants, qui se sont, ensuite, retrouvés en garde à vue, pour quelques heures. Cette fois-ci, Gaëlle ne se sentait pas encore prête pour affronter les CRS. Alors sa première action elle a décidé de la mener en tant que soutien aux activistes. Avec son petit gabarit, elle reste déterminée et combative. Aujourd’hui elle se sent prête à suivre toutes les actions que le collectif lui proposera, en réelle désobéissante.

 

 

 

Désobéissante depuis l’école

Du haut de ses 71 ans, quand Claire ne s’occupe pas de ses six petits enfants, elle désobéit. Pour elle, « on ne doit pas obéir à une chose qui n’est pas bonne ». Alors, après avoir fait l’école buissonnière, elle choisit de suivre des études sur les métiers du livre et depuis, elle « essaye d’être une citoyenne modèle ». Aujourd’hui, ce qui l’énerve le plus : les personnes qui parlent bien mais n’agissent pas assez, « ceux qui se renferment sur eux même, ceux qui ne partagent pas ». L’impression qu’elle a d’être face à un aveuglement général, lui donne envie de passer un message : celui qu’un autre monde est possible. Alors, elle intègre divers collectifs de désobéissants. Au sein d’un collectif elle fait partie d’un groupe, « ainsi, je me sens plus forte et surtout moins seule ». Ce qu’elle aime dans la désobéissance civile, c’est qu’à chaque fois elle se rend compte à quel point « c’est simple et libérateur de désobéir ». Puis, elle réalise, qu’avant, lorsqu’on lui imposait quelque chose, elle obéissait alors qu’elle était capable de refuser. Aujourd’hui, c'est en refusant qu’elle se respecte. « J’ai obéi jusque là comme une enfant qui croit sans aller voir ! Avec la désobéissance civile, je dis NON et le ciel ne me tombe pas sur la tête ! ». A entendre sa douce voix on ne pourrait imaginer que cette grand-mère est une désobéissante chevronnée. Et pourtant, depuis qu’elle est à la retraite, elle participe à autant d’actions qu’il lui est possible. Mais elle choisit, avant tout, celles qui lui semblent justes, honnêtes, républicaines et dans lesquelles elle n’y trouve aucun profit personnel.

 

 

 

Annouk, 27 ans, médiatrice auprès d’enfants : « La désobéissance civile est, actuellement la seule alternative efficace »

 

Qu’est ce qui dans votre parcours vous a mené à participer à des actions de désobéissance civile ?

Après avoir suivi des études dans une école d’Art, j’ai obtenu une licence en histoire des sciences politiques, pour être aujourd’hui médiatrice du livre. En parallèle à mon activité professionnelle, en 2007 et 2008, avec des membres de l'association RAP (Résistance Agression Publicitaire), nous avons monté un groupe de travail dans l'objectif de créer un jeu pour sensibiliser les enfants à la publicité. Lors d’une réunion avec ce groupe, j’ai rencontré un désobéissant. Le désir de passer à un stade supérieur, dans mon mode d’action, a fait son chemin en moi. C’est ainsi qu’en février 2009, j’ai participé à un stage de formation à la  désobéissance civile, organisé par le collectif des désobéissants. Ce stage m’a permis de confirmer ce que je pensais sur les modes d’actions à mener. Ce que j’y ai apprécié c’est la large place donnée à la réflexion personnelle.

 

Racontez nous l’une des dernières actions à laquelle vous avez participé…

Le contre-sommet de l'OTAN, avec les désobéissants.... Pour moi, l'essentiel était de participer à une action de blocage non violente chargée de sens et stratégiquement gênante. En se ralliant au collectif « Block Nato », notre objectif était de bloquer certaines routes menant aux locaux où avaient lieux les réunions relatives au sommet pour perturber son déroulement.

Le plus impressionnant a été de me retrouver face aux forces de l’ordre, que je trouvais en surnombre et surarmées, alors que j’étais à découvert, sans masque ni arme.

Le fait de me sentir vulnérable physiquement m'a très fortement impressionnée. Ma détermination à tenir sur ce blocage, alors que les CRS tentaient de nous dégager, résidait dans ma conviction de la légitimité symbolique de l'action, la présence de témoins qui nous protégeaient de la violence éventuelle des forces de l'ordre et de notre ferme solidarité à tenir ensemble le plus longtemps possible.

 

Quels sont vos critères de choix pour les actions que vous menez ?

Il est très important, pour moi, de bien connaître les différents enjeux de l’action que l’on peut me proposer ou que je pourrais initier, pour être sûre d’être bien en adéquation avec ses objectifs.

 

 

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10 avril 2009 5 10 /04 /avril /2009 13:54

Le 18 février 2009, des étudiants-chercheurs, présentent leurs désaccords vis-à-vis de la loi LRU, dans l’enceinte de la grande galerie de l’évolution.

 

Menés par un activiste, issu de la formation organisée par le collectif « les désobéissants », ils mettront en scène la mort des étudiants-chercheurs, conséquence, selon eux, de la réforme de Bologne.

« L’université n’est plus un lieu de recherche mais un lieu de formation professionnalisant. On ne réfléchit plus, on ne pense plus, il faut rentabiliser » (Charles, porte parole des activistes)

L’action écourtée par le personnel de la sécurité du Muséum, aura, au moins, eu le bénéfice d’alerter les médias et autorités sur le mécontentement de ces jeunes étudiants-chercheurs, par des méthodes différentes aux actions traditionnelles (manifestation dans les rues, signatures de pétitions…)

« Un mouvement qui se trouve encore dans une phase ascendante » (Charles, porte parole des activistes).

 

Paris, France, Février 2009

Au sein du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris,

les étudiants-chercheurs représentent la décroissance de

leur statut en opposition à l'évolution de l'homme partant

du "singe"                                                                                                                                                       

(Photographe : Dragan Lekic)

 

Paris, France, Février 2009

Après s'être fait sortir de la galerie de l'évolution, par les

agents de la sécurité, les étudiants poursuivent leur action

devant l'entrée du Muséum.

(Photographe : Laetitia Legrand)

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27 mars 2009 5 27 /03 /mars /2009 13:45

En novembre 2008, on pouvait déjà compter la fermeture de 60 villages Club Med. Henri Giscard d’Estaing ne parie plus sur une stratégie de volume, il veut, aujourd’hui, offrir des villages luxueux et conviviaux à ses GM, sans pour autant changer de beaucoup les conditions de travail de ses GO. 

(Photo : Club Med)





En 2001, après les attentats du 11 septembre et l’apparition du low cost, le groupe choisit de revoir ses priorités stratégiques.

Il commence par la fermeture de certains villages et la rénovation des autres. Au total environs 60 villages ont été fermés. En contre partie, une vingtaine ont été ouverts et de gros budgets ont été affectés à la rénovation des 70 restants ainsi qu’à la formation des GO.

Le Club Med a consacré 5 millions d’euros afin d’ouvrir une « université de talents » où certains GO et GE*** sont invités, chaque année, à participer à des cessions de formation.

« En 2008, nous avons mis l’accent sur les principes qui doivent guider nos managers » précise Sylvie Brisson, chef du projet Magellan et responsable de l’université des talents.

La plupart des GO sont entrés au Club Med avec peu ou pas de diplômes, cependant, aujourd’hui, certains d’entre eux tentent d’obtenir un Master 2 en Management d’une PME internationale avec le dispositif de la validation des acquis et expériences, à l’université de Paris XII.

Malgré ces efforts de formation, l’entreprise souffre toujours d’un important taux de turnover au niveau de ses saisonniers.

Pour la direction, ce phénomène est dû au profil des nouveaux GO, génération « Y » adepte du zapping et friande des réseaux sociaux. « Avant, les jeunes venaient pour voyager et rencontrer des gens de tous horizons. Aujourd’hui, ils veulent du confort avant tout et ne prennent pas le temps de découvrir le métier. Ils zappent d’un job à l’autre sans se soucier des conséquences » précise Karim Dos Santos, entré au Club Med en 1998, comme moniteur de tennis et aujourd’hui chef de village.

Les salaires offerts aux GO, ne sont surement pas, non plus, suffisamment attractif. Une GO assistante en gestion des ressources humaines est embauchée avec un bac + 5 et deux années d’expériences. Le salaire qui lui est proposé est le SMIC auquel est enlevé une participation au logement (entre 60 et 100 euros) et aux repas (environs 250 euros).

D’après Gino Andreetta, DRH des GO villages, le turnover est dû à l’activité du Club Med ainsi qu’au type de contrats. « Pour la grande majorité, nous travaillons avec des saisonniers, en CDD ».

La possibilité, tant rêvée, par les GO, de pouvoir voyager à travers le monde n’est plus vraiment un argument très pertinent. En effet, après une ou deux saisons en France, les GO sont normalement affectés à l’étranger. « Le souci, c’est que les GO européens restent cantonnés à la zone Europe-Afrique par soucis d’économie. Un Salarié asiatique est toujours quatre fois moins cher qu’un salarié français » explique une salarié lyonnaise. S’envole alors les rêves de contrées lointaines.

Enfin, afin de diminuer le taux de turnover et de palier à la pénurie de main-d’œuvre, notamment dans les métiers de l’hôtellerie, une période d’expérimentation, avec la Turquie, a été mise en place par le Club. « En trois ans, près d’une centaine de salariés turcs sont venus travailler en France avec un salaire quatre fois plus important que dans leur pays d’origine », explique Christian Juyaux, secrétaire du comité européen de dialogue social. Le groupe envisage ainsi de travailler avec de nouveaux pays tels que le Maroc, la Tunisie et l’île Maurice.






 





(Photo : Club Med)                                                                                 (Photo : Club Med)


Entretien avec une ancienne GO assistante ressources humaines


Pouvez-vous nous décrire une de vos journées type lorsque vous travailliez au Club Med ?

 

6 h 45 : Accueil Restaurant (2 fois par semaine), jusque 9h

9 h 00 : prise de son poste (ex : assistante RH), jusque 12 h

12 h 00 : déjeuné, obligatoirement avec les clients, rester avec eux jusque 14h

14 h 00 : reprise de son poste (ex : assistante RH), jusque 17h ou 16h30 lorsqu’on est responsable du goûter

16 h 30 : goûter : servir du vin chaud, des brioches…aux clients (2 fois par semaine), jusque 18h

18 h 00 : prendre une douche, se prélasser 10 minutes et se préparer selon le thème de la soirée.

19 h 00 : repas, obligatoirement avec les clients. Quand on a fini de manger, on doit aider à la mise en place du spectacle ou aller au bar avec les clients.

21 h 00 : début du spectacle des GO

23 h 30 : réunion de travail avec toute l’équipe GO et GE (2 à 3 fois par semaine)

00 h 30 : répétition du spectacle pour le lendemain (souvent jusque 2 ou 3 h 00 du matin)

2 h 00 : Enfin le temps de se reposer arrive. Mais attention, nous sommes d’astreinte : si un client arrive au milieu de la nuit, ce qui arrive souvent avec les clients qui arrivent en avion, par exemple, tous les GO doivent se lever pour les accueillir.

 

Le travail que j’effectuais en dehors de mes responsabilités relatives à la gestion des ressources humaines, manger avec les GM, participer aux spectacles et à leur répétitions, participer aux réunions avec le chef de village, c’est ce que le Club appelle les temps de convivialité. Les GO ne peuvent se soustraire à ces temps de convivialité sous peine de ne pas voir leur contrat renouvelé.

 

Que vous avait-on expliqué durant la journée de recrutement concernant les temps de convivialité ?


Le jour du recrutement, on nous parle des temps de convivialité, comme d’une évidence et des spectacles comme une chance unique de passer sur scène mais également comme étant non obligatoires.

On m’avait également expliqué que les temps de convivialité étaient difficilement calculables donc non rémunéré.

 

Avez-vous essayé de refuser de participer à des spectacles ?

Les GO en train de répéter une chorégraphie, France,

Décembre 2004. (Photo : Club Med)

 

La chorégraphe est venue me voir dés les premiers jours pour m’annoncer les spectacles sur lesquels j’étais prévue. Bizarrement, elle ne m’avait pas consulté avant pour me demander mon avis et ne me présentait pas du tout la chose comme une possibilité, une option ou un choix.

J’aime l’univers du spectacle, j’aime être sur scène. J’ai un DEUG art du Spectacle, en plus de mon master en gestion des ressources humaines, donc lorsqu’on m’a proposé de participer aux spectacles j’ai dessuite accepté. Mail j’ai, tout de même, essayé de refuser  une des cinq chorégraphies auxquelles je participais, car on y était très dénudée. J’ai eu beau dire que je ne souhaitais pas faire cette chorégraphie à plusieurs reprises, je me suis finalement retrouvée sur scène. 

Et pour ceux dont la scène les mets très mal à l’aise, pour ceux qui ne s’en sente pas capable, on leur répond que c’est justement un moyen de dépasser ses limites, en aucun cas il n’est concevable de ne pas aller sur scène.

De plus, il ne vaut mieux pas ne pas participer aux spectacles, tout comme aux temps de convivialité, si l’on ne veut pas que nos rapport avec les autres salariés se dégrades à en devenir insupportables. Il ne faut pas oublier que nous vivons ensemble 24/24 h, 7/7 jours. Si je n’effectue pas ce travail, alors un autre devra le faire à ma place et se verra alors augmenter sa charge de travail.

Tout comme l’on ne peut non plus tomber malade ou être fatigué sans passer pour une personne faible, qui laisse à ses collèges une charge de travail supplémentaire. Ainsi les malades se font insulter et traiter de façon assez agressive.


Et en ce qui concerne les journées de repos, institué par Philippe Bourguignon, en 1999 ?


Les journées de repos n’en sont pas vraiment. Si nous nous trouvons dans le « village », nous sommes obligé de porter notre badge et si un client nous demande de l’aide ou un renseignement, on ne peut évidement pas lui répondre de s’adresser à l’un de nos confrère car il s’agit de notre jour de repos. Ce qui pourrait être perçu comme très impoli.

De plus, on doit également être sur les spectacles, les répétitions ainsi que les réunions de travail.

Lors des journées de recrutement, on vous vend le fait d’être sur des sites fabuleux mais en fait vous n’avez jamais vraiment le temps d’en profiter. Lors de votre jour de repos vous avez tout juste le temps de dormir, faire votre lessive, répondre aux clients, participer au spectacle, répétition, réunions…


Pouvez-vous nous décrire vos conditions de logement ?

 

Je dormais dans une chambre d’environs 12m2 avec deux autres GO. Nous avions une salle de bain dans notre chambre. Ce qui est du luxe puisque les GE, se voit attribuer une chambre de 9m2, qu’ils doivent également partager à 3.


Qu’avez-vous dit lors de votre démission et que vous a-t-on répondu ?






Les GO en plein Crazy Signs. Lors des Crazy Signs, les GO reproduisent les mouvements, de bras, de jambes…, du  chef de village. Le tout sur des airs populaires tels que la danse des canards, il y a du soleil et des nanas… France, Décembre 2004. (Photo : Club Med)




Le jour où j’ai annoncé ma démission à ma responsable, je lui ais dis que je partais car la « vie de village » était trop prenante, qu’il fallait tout donner au Club Med, que c’était trop et que je ne pensais pas tenir le coup sur plusieurs mois. Au lieu de me proposer de faire moins de spectacles ou moins de temps de convivialité, qui théoriquement ne sont pas obligatoire, elle m’a dit que si je n’étais pas faite pour la « vie de village », il fallait mieux que je parte, que la vie de village faisait entièrement partie du travail d’un GO.     

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

 

Au final, je me représente sûrement le Club Med comme une secte :

- peu de sommeil

- beaucoup de travail

- un dépassement de soi souvent demandé sur les spectacles

- des réunions de travail tard le soir, où l’on nous rabâche les valeurs, le comportement à avoir

- pas d’accès à l’extérieur, aux informations : pas de TV, pas de radio, une seule borne internet pour tout le village, payante et évidemment les clients sont prioritaires, même sur l’ordinateur dans mon bureau accès très très limité à internet : pas de messagerie, accès à quelques sites seulement, tels que la sncf, les pages jaunes, pas de possibilité de faire des recherche RH, pas d’accès au moteur de recherche…; plus de lien avec ses proches (à noël je n’ai même pas eu le temps d’appeler les membres de ma famille)…

- Et bien évidemment un Gourou qui fait des propositions sexuelles malsaines.

 

« Tu sais on peut revoir ton contrat, les papiers se déchirent, les signatures s’effacent… »

 

Propos du responsable animation après qu’ils (responsable animation et chef de village) m’aient fait la proposition de coucher avec le chef de village et lui même….

J’ai appris par la suite que d’autres filles ont eu des propositions du même genre, notamment des filles ayant été licenciées.



                                                      Présentation, par le chef de village de toute une équipe                                                                                                       de GO et GE pour servir une nouvelle catégorie de GM.                                                                                                       France, Décembre 2004 (Photo : Club Med)

                                                                                                                                                                                                                     

* Gentil Membre

** Gentil Organisateur

*** Gentil Employé



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